L'alchimie, une science occulte et millénaire.

Qu'est-ce que l'alchimie ?

L'alchimie est une discipline qui recouvre un ensemble de pratiques et de spéculations en rapport avec la transmutation des métaux.

Les principaux objectifs des alchimistes, historiquement, sont le « Grand Oeuvre », c'est à dire la création de la pierre philosophale (qui permet de transformer les métaux « vils » en métaux « nobles »), mais également la recherche de la panacée et la prolongation de la vie grâce à un elixir de longue vie. Il y a donc deux spécialisations bien définies chez les alchimistes.

La pratique de l'alchimie et les théories sont accompagnées de spéculations philosophiques, mystiques, hermétiques et spirituelles.

Les premières pensées alchimiques sont apparues en Chine dès le 4ème siècle avant J-C, mais ne sont arrivées en Europe que 300 ans plus tard.

Au Moyen-âge, les alchimistes étaient souvent contraints à se mettre au service de seigneurs séduits par la perspective de la transmutation de métaux en or.

Pour se faire, les alchimistes fabriquaient des alliages semblables à de l'or en mélangeant du cuivre, de l'étain et du zinc.
Ils pouvaient également altérer de l'or massif en lui incorporant du cuivre et de l'argent dont leurs teintes ne modifiaient pas la coloration initial de l'or.

Ci dessous : un cercle alchimique universel. 

Les alchimistes ont été très célèbres dans certaines villes d'Europe, comme à Prague.

Cette dernière a la réputation d'être une ville magique. Cette réputation n'est pas un cliché pour touristes, mais une réalité historique.

En effet, le roi Rodolphe II de Habsbourg a été le protecteur des savants, des artistes et des alchimistes. Originaire de Habsbourg, il a favorisé à Prague l'essor de la tradition hermétique. Il a un jour déclaré que plus de 200 alchimistes étaient installés dans une rue de la capitale, surnommée « La ruelle d'or ».

Prague est donc une ville très mystérieuse. Les légendes locales et les superstitions y sont légions. Au moyen-âge, l'alchimie était florissante et avait le statut de science.
Les alchimistes trouvaient de généreux mécénats parmi les citoyens. Le fait de financer un laboratoire alchimique était une marque de statut social importante. Empereur, rois et princes dépensaient ainsi leurs fortunes.

Certains de ces alchimistes sont devenus des citoyens de premier plan : le Dr Dobransky a été le recteur de l'université de Prague.

Grand tournant au 19ème siècle, l'alchimie devient la chimie, avec l'introduction de l'idée « d'élements chimiques » comme éléments indécomposable et non transformable en un autre élément.

Une œuvre française sur l'alchimie.

Vidocq est un film français sorti en 2001. Dans cette œuvre, se déroulant dans un Paris très sombre, à l'aube de la révolution de 1830, met en scène un inspecteur enquêtant sur un « monstre » rôdant dans les bas quartiers de la capitale.

Chaque nuit, des jeunes femmes sont enlevées sur lesquelles on procède à des rituels occultes sanglants. Il est question de recueillir leur sang et de l'utiliser comme matière première dans l'élaboration de la pierre philosophale.

Le « monstre » n'est en fait qu'un alchimiste maîtrisant à la perfection les arts obscures et les subterfuges alchimiques.

Ses expériences sur les jeunes femmes, basées sur la voie du sang, constituent bien la base d'une pratique hermétique ancienne, qui fut très en vogue dans les vieilles communautés monastiques d'Orient et d'Occident jusqu'au 18ème siècle.

L'alchimie du sang est aussi appelé la « voie sacerdotale », qui consiste à faire descendre le feu par la pratique d'une oraison soutenue et d'opérations de laboratoires très particulières.

Ce film est avant tout une œuvre fantastique, car il nous fait hésiter entre le réel et l'imaginaire. Il s'inspire de pratiques réels dans le domaine alchimiques, ce qui donne un aspect très intéressant.

L'Oeuvre au noir.

L'oeuvre en noir est un roman de Marguerite Yourcenar, paru le 8 Mai 1968.

Dès l'année de sa parution il connaît un grand succès publique.

Le titre de ce livre désigne la première des trois phases à accomplir pour obtenir la pierre philosophale (l'oeuvre au noir, l'oeuvre au blanc et enfin au rouge).

L'auteur confie :

« La formule "L'Œuvre au noir", donnée comme titre au présent livre, désigne dans les traités alchimiques la phase de séparation et de dissolution de la substance qui était, dit-on, la part la plus difficile du Grand Oeuvre. On discute encore si cette expression s'appliquait à d'audacieuses expériences sur la matière elle-même ou s'entendait symboliquement des épreuves de l'esprit se libérant des routines et des préjugés. Sans doute a-t-elle signifié tour à tour ou à la fois l'un et l'autre. »

Ce livre raconte l'histoire de Zénon Ligre, homme de la Renaissance, à la fois Clerc, philosophe, médecin et alchimiste, qui a beaucoup appris au cours d'une vie errante. Ses activités scientifiques, ses publications ainsi que son esprit critique indisposent l'eglise . Réfugié à Bruges sous un faux nom, il sera enfermé dans une prison de l'inquisition où il se suicidera.